Le bon coin des artisans

Les sœurs Pichon, fines fleurs de la cité nîmoise

Par Stéphane Roy | Photographie Jean-Claude Azria

Leurs fleurs embaument la place du marché depuis six décennies. À 80 et 81 ans, Marie Hélène et Geneviève Pichon n’ont quasiment jamais lâché le sécateur. « Ma sœur Geneviève a démarré avant les années 1960 lorsque la boutique familiale était située rue Régale », se souvient Marie-Hélène. À l’époque, les sœurs s’approvisionnent exclusivement auprès des pépinières… Pichon, tenues par leur famille. Celles-ci fermées, elles sélectionnent désormais plantes et fleurs auprès de producteurs locaux, installés notamment dans notre département dans une zone comprise entre Avignon et Montpellier. Passionnées par leur métier, les sœurs Pichon ne se lassent pas de transmettre leur savoir-faire. « Actuellement, nous avons une apprentie et accueillons régulièrement des jeunes en alternance ou en stage de découverte. Peut-être que certains attraperont le virus », sourit Marie-Hélène. Il faut dire qu’en soixante ans de carrière, les deux fleuristes ont vécu des moments forts qu’elles peuvent désormais
partager avec les jeunes générations. « Je n’oublierai jamais la fois où nous avons fleuri l’Oustau de Baumanière***, aux Baux-de-Provence, pour la venue de la Reine d’Angleterre… », se souvient Marie-Hélène. « Il y a eu aussi le mariage d’Yves Mourousi(présentateur télé vedette de l’époque, ndlr) en 1985. Avec un groupement des fleuristes du Gard, nous avions décoré l’église Saint-Paul à Nîmes. C’était assez grandiose. » Si les sœurs Pichon savent bien qu’elles devront bientôt passer la main, leur amour pour le métier de fleuriste ne s’est en rien érodé. « Marre ? Jamais, il se passe toujours quelque chose d’intéressant », glisse avec malice Marie-Hélène. Leur longévité mérite bien une couronne.

Floricolnem
1 Rue de la Monnaie 30000 Nîmes
Tél. : 04 66 67 59 93

LE POINT DE VUE DE Damien Sanchez*

« Les sœurs Pichon sont des personnalités nîmoises. Impossible de ne pas remarquer leur boutique, c’est quasiment une institution ! » Le chef et sa compagne en salle sollicitent régulièrement les fleuristes pour décorer le Skab.« Leur boutique est ouverte tard le soir ce qui est pratique avec nos horaires. Ce sont des vraies bosseuses, passionnées par leur métier. J’aime leur grain de fantaisie »

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