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Quentin Le Cléac’h, l’élégance à 45 degrés

par NICOLAS PONZO | Photographie Jean-Claude AZria

Bouilleur de cru installé à St-Quentin-la-Poterie depuis 2017, Quentin le Cléac’h élabore des eaux-de-vie fines, franches et étonnamment délicates qui déroulent, au nez comme en bouche, un surprenant registre d’expériences olfactives et gustatives.

A force de débrouille, au fil des ans et des expériences, Quentin est devenu l’archétype de l’homme qui sait tout faire de ses dix doigts. Sa longue démarche vers une autonomie de la pensée et de l’action lui permet d’exprimer une profonde singularité, au cœur de ses rustiques alambics de cuivre. A partir de vins natures, il sublime des « esprits de vins » dont l’élégance constitue la valeur cardinale.

Incontournables de sa gamme, sa boisson spiritueuse « Uzès », anagramme d’une célèbre liqueur amère, ou son calembour anisé « Pastiche Saint Quentin » revisitent avec raffinement les classiques de bistrot. « Uzès » est issu de la macération dans une eau-de-vie de vin de la petite centaurée, plante de garrigue de la même famille que la gentiane. La dégustation se caractérise par une bouche tendre, une amertume fine et des arômes floraux délicats qui s’expriment d’autant plus librement que le taux de sucre est modique pour ce type de breuvage. Dans le même esprit, sa version spiritueuse du pastis, à servir pur, sur glace, surprend par sa fraîcheur en bouche et ses arômes ciselés, follement délicats.

Gin, verveine, grappa, ou brandy : chaque interprétation de Quentin le Cléac’h respecte son modèle mais l’élève dans des galaxies où les 45% d’alcool se muent en une caresse sensorielle dont les effluves accompagnent avec bienveillance de savoureux et interminables échanges nocturnes.

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